Le théâtre lugubre
J'ai imaginé le décor
D'un théâtre sordide
Où il faisait bien froid dehors
Et l'air était humide
Un instant j'ai pu observer
Ce lieu de cauchemard
Effrayant de réalité
Où stagnait le brouillard
Chaque objet me semblait figé
Vile immobilité
Et le silence me saisissait
Lourdement il pesait
Dans un faible halo de clarté
J'ai enfin vu la scène
Tissée des fils d'une araignée
Baignée d'odeurs malsaines
Malgré moi j'étais attirée
Lentement j'avançais
Et le plancher poreux grinçait
Chaque bruit résonnait
Un panneau aux couleurs fanées
Ternies, passées, salies,
Dont le paysage m'appelait
Et dont l'horreur me prit
La scène qui s'offrait à mes yeux
Même un peu effacée
Etait le reflet ténébreux
Du théâtre où j'étais
Le même décor vieux et figé
De poussière déguisé
Les mêmes pièces où rien ne bougeait
Et là, mon corps gisait
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Coralie, 09 Jan. 1996